Le grigri

Elle porte un pull-manteau de laine grise qui peluche un peu. Sur les genoux un gros sac à main de faux cuir marron foncé. Elle en sort un porte-monnaie rouge et ventru qu’elle ouvre. Trois petites perles de nacres sont attachées par un lien rouge à la fermeture Eclair du compartiment des billets. Elle les effleure, les frotte comme une lampe magique, les soupèse du bout des doigts. Puis tendrement les repose et referme le portefeuille. St Sulpice, elle le range dans son sac et descend.

Le garçon fardé

Un grand travesti tout de blanc vêtu, veste Adidas à bandes dorées sous pelisse fauve, se maquille. Ses cheveux raides et platines sont plaqués en arrière, retenus par un fin serre-tête. Une gros sac à main blanc sur les genoux, il se badigeonne les paupières, se crépit la face avec une houpette. Une petite palette d’ombres à paupières rose est posée sur le siège à côté. Un homme maigre en costume frippé s’en saisit pour s’asseoir. Il la lui tend avec un sourire aimable. Le garçon lui décoche une oeillade fardée de midinette reconnaissante.

Le toupet

Chemisette rose bien repassée, pantalon noir à pinces. A la main, une sacoche publicitaire en plastique noir. Il considère son reflet dans la vitre du wagon. Il porte le cheveux ras, sauf sur le sommet du crâne, où une longue mèche savamment ramenée en arrière tente de masquer une majestueuse calvitie.